Slime

Une solution pour agir contre la précarité énergétique

« Fermez-vous les volets ? » « Quelle température mettez-vous ? » C’est souvent par ces questions que Nathalie Faure, chargée de visite à domicile, entame sa visite. Fin 2023, elle en aura effectué 85, chez « des ménages modestes qui ont des problèmes d’énergie, de consommation ou des factures élevées ». Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, 12 millions de foyers sont touchés par la précarité énergétique. Depuis 10 ans, la Ville de Besançon intervient auprès des bénéficiaires des minima sociaux, quel que soit leur statut d’occupation (locataires du parc social et privé, propriétaire occupant, hébergé).

Audit énergétique

« Nous regardons les factures et faisons le tour du logement pour voir toute la consommation du ménage », explique Nathalie Faure. Munie d’un wattmètre, elle ausculte chaque appareil électrique du foyer : radiateurs, chaudière, chauffe-eau, télévision, frigo. « Si un joint du frigo est abimé, s’il contient beaucoup de vivres ou s’il est très vieux, cela peut engendrer de grosses consommations », développe-t-elle. Le wattmètre est alors accroché sur le réfrigérateur. Il y restera entre une semaine et un mois pour évaluer sa consommation effective. La chargée de visite mesure aussi l’humidité de l’air, le débit des robinets, les problèmes d’isolation avec une caméra thermique, et débusque la moindre entrée d’air.

L’apprentissage des éco-gestes

À la fin de la visite, Nathalie Faure donne des conseils au ménage en matière d’économie d’énergie. Elle lui distribue aussi gratuitement du petit matériel économe. Chez Jocelyne,  une retraitée de 55 ans, elle a par exemple installé des ampoules LED et des mousseurs pour les robinets. Objectifs ? Faire baisser les factures et améliorer le confort.

« Avant la pose des mousseurs, mon débit était de 12 litres à la minute. Depuis, il est passé à cinq litres ! », atteste la bénéficiaire.

Des rideaux thermiques vont être installés dans son 30 mètres carré grâce au dispositif Auto-Réhabilitation Accompagnée (ARA). Cette solution pour améliorer l’isolation, Jocelyne n’aurait pu la financer avec sa petite retraite de 800 euros. En moyenne, 48% des ménages sont aussi orientés vers des travaux de rénovation énergétique. Un mois après cette première visite, Nathalie reviendra dans le logement pour relever les compteurs et récolter les indicateurs de consommation. « Notre deuxième visite permet de voir si les éco-gestes ont été bien compris et s’il n’y a pas d’effet rebond. » Pour éviter de gaspiller de l’eau, Jocelyne a gardé les bons réflexes : « Placer le levier du robinet à droite à chaque fois qu’on le referme évite de mettre la chaudière en route pour rien,  et mettre une bouteille d’eau pleine dans le réservoir de la chasse d’eau. »

« Cela fait du bien de savoir qu’on s’occupe de nous »

admet la bénéficiaire. D’ici 2025, le CLER-Réseau pour la transition énergétique, à travers le programme Slime se donne pour objectif d’accompagner 100 000 ménages, dans près de 100 territoires.

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